lundi 13 décembre 2010

La vie est pleine de surprises !



Je suis toujours surprise par les qualités d'adaptation de l'humain... Le fibro n'échappe pas à la règle et cela nous rappelle que l'évolution est toujours en cours et que nous n'avons pas tout oublié de la vie sauvage !
Il y a bientôt 2 ans (1 anniversaire que je ne fêterais pas ! ), ma vie s'est arrêté net : accident de trajet, douleurs très vives, impossible de travailler alors que je ne savais faire que ça, je dois dire au revoir à ma futur promo...
2 mois plus tard, je vais au clash : dépression réactionnelle...
Coup de bambou 1 mois après : on me dit cette phrase qui résonne encore en moi : "maman est condamnée et elle ne devrait pas souffrir"...
On nous appelle même en catastrophe à son chevet pour vivre ses derniers instants.

Et puis, comme après l'hiver, le printemps arrive, ma mère reprends du poil de la bête et surprends tout le monde. Elle arrivera même à rentrer à la maison et profiter de sa famille.
Aujourd'hui elle est partie sans souffrir, mais nous avons gagné 18 précieux mois. Un plus inestimable ! Alors aujourd'hui, je suis triste bien entendu mais aussi heureuse de ces 18 mois, il n'y a pas de regrets à avoir. Elle se sera accrochée avec noblesse jusqu'au bout.


De même, j'étais au fond du trou : prostré chez moi à sursauter au moindre bruit, je restais sans bouger sur le canapé du salon et je ne voyais pas le temps passé. Moi qui avais été hyper active, je ne faisais strictement rien et ça m'était égal. Mon entourage a difficilement compris... mon mari a fait des efforts : il me regardait évoluer sans trop me bousculer. Il m'écoutait, essayait de comprendre malgré le choc ! C'était déjà beaucoup...

Là aussi, il m'a fallu 1 an mais la vie a repris ses droits et j'ai commencé à avoir une démarche plus active :
pourquoi ai je encore mal comme ça ? Il faut que je me batte dans l'objectif de reprendre le cours de ma vie.

Je n'avais rien compris en fait mais cette démarche active m'a permis de commencer à me renseigner sur la fibromyalgie et d'encourager fortement mon médecin à m'envoyer vers un centre anti-douleur.
6 mois plus tard le diagnostic tombe comme une fatalité, c'est le choc !
Je suis fibromyalgique. Je comprends donc que je dois vivre avec la maladie, qu'elle ne disparaîtra pas. Je dois faire le deuil de ma vie d'avant qui me plaisait tant... (ta-la-laaaaa)

Aujourd'hui, 6 mois plus tard, tout le monde me dit que j'ai l'air mieux dans ma peau. 
Et c'est vrai !
J'ai fait un long chemin depuis 2 ans ! Je me suis beaucoup battue, tête baissée, pour affronter le vent. J'ai fait tout mon possible pour avancer et je commençais à douter que mes efforts servent un jour à quelque chose.

Et bien, je commence à récolter les fruits de tous ces efforts et j'en profite au maximum !!

Pourtant je souffre toujours beaucoup, ma vie n'a plus rien avoir avec avant, je dois faire le deuil de beaucoup de choses que j'aimais faire... mais je m'adapte et reprends des projets à ma mesure !

Là encore, mon chouchou veille et mets le holà de temps en temps car mon tempérament enthousiaste reprends le dessus ! On ne se refait pas mais je suis obligée de m'écouter à présent et si je ne le fais pas, mon corps dit STOP et là je ne peux plus rien faire pendant des jours !
Mon mari s'inquiète de tout cela mais on ne peut vivre sans projets ! Alors j'avoue, comme pour les alcooliques anonymes, nous devrions créer les super actifs anonymes (S.A.A.) !
"Bonjour, je m'apelle Little Miss Fibro, je suis super active mais je me soigne" ;-)


C'est en ce sens que je dis que la vie est pleine de surprises !
Elle est toujours la plus forte, même quand on croit avoir touché le fond... Nous avons tous en nous des ressources insoupçonnées. Je trouve ça super et j'avais envie de partager mon enthousiasme avec vous ! 
(et promis, je n'ai pas pris plus de drogues que d’habitude et rien d'illégal ! lol)

3 commentaires:

  1. Bravo pour ton beau témoignage...c'est vrai que finalement on a une belle capacité d'adaptation aux évènements...En ce moment, je suis en train de tout perdre : mon logement (je vais mettre toutes mes affaires dans un garde meubles, mon travail....)....je repars vivre chez ma mère pour quelques mois à 46 ans : ce n'est pas une mince affaire !!!!...Mais voilà c'est comme çà, je perds mon logement..et du coup je ne peux pas garder mon travail...l'un va avec l'autre...et bien, je me dis qu'une autre vie m'attends...j'espère ne pas déclencher une autre poussée de fibro à cause de ce gros changement imprévisible de vie...et puis j'espère que le fait de ne plus vivre seule comme d'habitude, le fait d'être un peu utile à ma mère aura peut être même l'effet inverse ?...aller mieux...Qui sait ? oui, nous avons une belle capacité d'adaptation...il faut savoir lâcher prise et ne pas toujours tout contrôler..pas facile...mais possible...et alors la vie nous aménage de jolies choses...Rien ne sert de me crisper...la proprio est dans son droit...faire confiance en la vie, en nous...A bientôt !

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  2. Même si ce n'est pas simple, tu as raison de le prendre comme ça ! Difficile en effet de lâcher prise... mais cela a du bon et nous avons des fois de beaux cadeaux en acceptant d'ouvrir nos barrières naturelles.
    Comme tu le dis justement : difficile mais possible !
    Bon courage à toi, gardes confiance et tiens moi au courant :D

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  3. merci pour ton témoignage; la vie est bizarre; depuis toujours j'ai traversé des moments plus ou moins difficiles dans ma vie, je me suis écroulée, enfoncée plus d'une fois mais j'ai toujours rebondi. Mon entourage m'a toujours dit que j'étais forte de caractère, que j'avais de la volonté et beaucoup de courage que c'était pour ça que je remontais toujours la pente quoi qu'il arrive. En 2007 quand mon médecin m'annonce que je suis fibromyalgique, pour moi le monde, la vie c'est arrêtée. Pendant 1 an 1/2 j'ai continué à travaillé et à supporter le déni de mes chefs et de beaucoup de mes collègues. Mais un 12 novembre 2008 tout c'est arrêté, je me suis écroulée, j'ai disparu pendant 9 mois puis une reprise en août 2009 en mi-temps thérapeutique. Alors cette période j'aurais voulu qu'elle n'existe jamais; cela a été la pire en 25 ans de carrière. De la super des super secrétaires (on me disait même parfois que j'étais le pilier du service!!!) je me suis retrouver face à des personnes agressives envers moi, intolérant, et je me suis retrouvée à faire 2 heures de travail sur 7 heures et à supporter les critiques de tout le monde, sans parler de l'intelligence de ceux qui venaient me répéter ce qu'ils avaient entendu sur moi. Sur 3 mois je n'ai fait qu'un mois et demi en mi-temps thérapeutique, et le 9 novembre chute libre. Depuis je n'ai pas repris le travail. j'ai refais 2 séjours à l'hôpital maritime de Berck pour de la rééducation fonctionnelle et là depuis le 6.12.2010 je suis dans une clinique dans l'Yonne (je suis la plus jeune 45 ans, la plus vieille à 101 ans, il n'y a que des papys et mamies ici mais c'est super bien), je suis prise en charge par le médecin chef et je ne regrette pas d'avoir choisi cet établissement. Sur mon blog j'en dis un peu plus et vais raconter mes deux 1ères semaines. Ce médecin a ouvert les yeux de mon mari, nous a appris des choses que nous ignorions, l'espoir de moins souffrir commence à apparaître, alors je prends mon temps, à la maison j'étais toujours une boule de nerfs, à ne plus rien supporter, mais par contre je n'arrive pas à faire le deuil que je ne serais plus la femme super active que j'étais avant. Je gère toujours le coté administratif et financier de la maison, mais le reste c'est mon homme et pourtant lui aussi est malade.
    Je souhaite bon courage à Sylvie, j'espère que tout ce passera bien chez sa maman et qu'elle retrouvera du travail si elle peut encore travailler. Moi c'est le point ?.
    bon courage à vous 2
    Bisous Nathalie

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